La définition de la dénutrition chez la personne âgée est la même que chez les adultes plus jeunes, mais avec des critères propres à cette tranche de population. Le diagnostic repose donc sur la présence d’au moins deux des critères suivants, avec un critère phénotypique et un critère étiologique :
• Critères phénotypiques :
– Perte de poids ≥ 5 % en 1 mois ou ≥ 10 % en 6 mois ou ≥ 10 % par rapport au poids habituel avant le début de la maladie ;
– IMC (indice de masse corporelle) < 22 kg/m2 ;
– Sarcopénie confirmée par l’association d’une réduction de la force et de la masse musculaire, conformément au consensus européen (EWGSOP 2019, voir Algorithme de diagnostic de la sarcopénie).
• Critères étiologiques :
– Réduction de la prise alimentaire ≥ 50 % pendant plus d’une semaine ou toute réduction des apports pendant plus de deux semaines par rapport à la consommation habituelle ou aux besoins protéino-énergetiques.
– Absorption réduite (malabsorption/maldigestion).
– Situation d’agression (avec ou sans syndrome inflammatoire) : pathologie aiguë ou pathologie chronique évolutive ou pathologie maligne évolutive.
Le diagnostic de dénutrition doit persister même en cas de disparition du critère étiologique (à condition que le critère phénotypique persiste). L’état de dénutrition est résolu à disparition des critères étiologie et phénotypique.
La HAS recommande également de réaliser un bilan étiologique après pose du diagnostic et d’évaluer la sévérité grâce aux critères suivants :
• Un IMC < 20 kg/m2,
• Une perte de poids supérieure ou égale à 10 % en 1 mois, supérieur ou égale à 15 % en 6 mois ou par rapport au poids habituel avant le début d’une maladie ;
• Un dosage pondéral de l’albuminémie avec un résultat inférieur à 30 g/l, mesuré soit par immunoéphélémétrie soit par immunoturbidimétrie qui sont les seules méthodes fiables.
Des suites du diagnostic et de l’évaluation, une surveillance de l’état nutritionnel régulière doit être faite. Cette surveillance doit concerner : les proches aidants, les professionnels de santé, les professionnels du social et médico-social. Encore une fois, la pesée est primordiale dans la prise en charge des personnes dénutris ainsi que l’évaluation de l’appétit et de la consommation. Le calcul de l’IMC et la mesure de la force musculaire sont également des points pour l’évaluation.
Enfin, la HAS rappelle qu’une personne obèse peut souffrir de dénutrition, il ne faut donc pas négliger ces patients.
Diagnostic de la dénutrition chez la personne de 70 ans et plus. Recommandations de bonne pratique de la Haute autorité de santé. HAS, novembre 2021. Disponible sur : www.has-sante.fr/jcms/p_3165944/fr/diagnostic-de-la-denutrition-chez-la-personne-de-70-ans-et-plus.
