Quatrième édition de la semaine de la dénutrition : mise en lumière d’une maladie souvent ignorée

Le collectif de lutte contre la dénutrition a organisé un rassemblement place de la Bastille pour marquer le coup d’envoi de la semaine de la dénutrition. Cette initiative a pour but d’informer et de sensibiliser le public sur un mal touchant près de 2 millions de personnes en France.

Une centaine de personnes a participé à une séance de step place de la Bastille à Paris le lundi 6 novembre 2023, marquant le début de la quatrième édition de la semaine de la dénutrition instaurée par le collectif de lutte contre la dénutrition.

Une maladie dangereuse et ≪ trop peu connue

Le but de cette mobilisation est de sensibiliser sur cette maladie touchant près de 2 millions de personnes en France et qui reste pourtant trop peu connue ≫ appuie le professeur Éric Fontaine, fondateur du collectif de lutte contre la dénutrition en 2016. Durant la semaine, de nombreuses actions seront lancées dans l’ensemble de l’Hexagone pour exposer la dénutrition à un maximum de personnes.

Ce trouble agit de manière très pernicieuse, car il n’engendre pas de douleur chez la personne le subissant. Pourtant, il peut entraîner de nombreuses complications lorsqu’il est associé à d’autres maladies, car il affaiblit l’ensemble de l’organisme, compliquant d’autant plus la guérison. Dans les cas extrêmes, où les dénutris perdent près de 50 % de leur masse protéique, la dénutrition peut même engendrer la mort.

Pour guérir : il faut manger et bouger

La solution résiderait dans deux éléments clés : retrouver le plaisir de manger et faire des activités physiques. ≪ Un muscle qui ne bouge pas est un muscle qui fond. Pour éviter la dénutrition, l’idée est de garder les muscles. Il faut faire des activités physiques pour grossir ≫ précise le président du collectif de lutte contre la dénutrition.

Cependant, la dénutrition touche particulièrement les personnes âgées et nombre d’entre elles sont isolées et précaires, s’informer sur les bonnes pratiques alimentaires et faire du sport est donc très complexe pour elles. Pour éviter à cette population particulièrement fragile de souffrir de dénutrition, le collectif propose déjà de mettre en place des mesures de remboursement des frais de service des diététiciens et des activités physiques nécessaires à la guérison de la dénutrition. ≪ Avec ces mesures, nous pouvons diminuer la mortalité au bout de 30 jours ≫ précise Éric Fontaine.

Les jeunes isolés sont enclins à souffrir de dénutrition

Depuis la crise de la Covid-19, une nouvelle frange de la population est de plus en plus vulnérable à la dénutrition : les jeunes isolés. Durant cette période, les cas de maladies mentales ont augmenté très fortement et la précarité alimentaire s’est aggravée. Ces deux éléments forment un terreau propice à l’augmentation du nombre de cas de dénutrition.

Pour essayer d’endiguer ce phénomène, la mairie de Paris soutient les travaux d’associations luttant contre la dénutrition.

Nous avons soutenu la mise en place de distributions alimentaires et de hotlines de certaines associations pour soutenir les jeunes en difficulté ≫ explique Anne Claireboux, adjointe à la maire de Paris en charge de toutes les questions relatives à la santé publique et aux relations avec l’APHP. Selon le collectif, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour réellement réduire drastiquement l’incidence de la dénutrition. Cependant, le collectif de lutte contre la dénutrition reste optimiste. ≪ Les choses bougent, on ne perd pas espoir concernant de futures avancées, si je suis là aujourd’hui, c’est pour faire bouger les lignes ≫ conclut Éric Fontaine.